De 2007 jusqu'à 2017 notre agence s'était quasiment exclusivement spécialisée autour du CMS Joomla! Ce choix a été initialement motivé par le refus de la complexité de Drupal et le positionnement trop "blog" de WordPress à l'époque. Au travers des différentes contributions et salons internationaux auxquels nous avons participé Pulsar s'est fait remarqué par une très forte maîtrise du CMS et notamment pour la réalisation de sites applicatifs métiers (job boards, Ged, intranets, extranets ...) .
Aujourd'hui l'équipe de Pulsar se compose de professionnels aguerris autour du couple Joomla/SEBLOD pour réaliser des sites vitrines, e-commerce mais aussi des applications web, intranets et extranets.
Il existe des domaines dans lesquels Joomla! possède véritablement des avantages par rapport aux autres solutions de gestion de contenus.
Cependant plusieurs alertes se sont multipliées au fil de ces dernières années:
Alors que le pourcentage de sites utilisant un CMS ne cesse d'augmenter (de 24% en 2011 à 64% aujourd'hui), la part de Joomla! (comme celle de Drupal) dans le paysage CMS a été divisée par 3 sur la même période.
Voici les parts de marché des 3 principaux CMS depuis 2011 sur l'ensemble des sites web: Wordpress représente 43% du web mondial !
En parallèle WordPress n'a cessé d'augmenter sa part de marché par rapport aux autres CMS sur la période:
Au final, le pourcentage de sites réalisés avec Joomla! augmente tout de même, atteignant les 3% aujourd'hui mais cela est du surtout à une généralisation des CMS. Ce chiffre montre que Joomla est de plus en plus utilisé mais sa progression ralenti fortement face à la déferlante WordPress.
Nous avons essayé de résister aux demandes de nos clients et prospects qui nous demandaient des sites en WordPress. Les arguments techniques ont convaincu certains de la puissance supérieure d'un Joomla! mais ces arguments ne sont pas entendus par des prospects qui ont déjà fait leur choix que cela soit justifié ou non. Beaucoup d'opportunités ont aussi été perdues ainsi.
Il faut aussi accepter qu'un standard de fait (WP représente environ 60% des sites faits avec un CMS) devient de plus en plus difficile à combattre. Pourquoi alors refuser des opportunités quand la transition d'un outil vers un autre n'est pas si complexe pour une équipe expérimentée ?
Une des difficultés historiques de Joomla! réside dans une de ses fonctions principales au cur du CMS. Il s'agit du routeur responsable de la construction des URLs SEF vers les contenus et pour lequel Pulsar a contribué à sa modernisation les années passées. Cependant même dans sa nouvelle mouture les difficultés sont toujours présents. Joomla! génère toujours des URLs automatiquement depuis les catégories (une information de taxonomie qui n'a rien à voir avec la navigation) qu'on peut alors retrouver indexées de façon incontrôlée dans les moteurs de recherche si on ne fait pas attention.
De même le routeur génère des urls mal formées quand on fait un lien d'un contenu vers un autre contenu géré par un composant différent.
La raison de tout cela est que sous Joomla! chaque extension est quasi agnostique des autres. Joomla! propose un véritable framework MVC pour le développement d'applications riches mais elles restent séparées les unes des autres. Avec WordPress chaque extension créé un nouveau type de contenu dans un cadre unifié. La notion de type de contenu est native à WordPress. Cela permet une plus grande homogénéité des interfaces et des fonctions.
C'est cette compartimentation des applications (les composants) sous Joomla! qui est à la fois une force (Joomla! est un socle commun pour le développement d'applications professionnelles) mais aussi une faiblesse du CMS. Les fonctions transverses (seo, recherche, routage, ré-écriture d'url, affichage dans une même vue des contenus de chaque composant...) sont souvent très difficiles à gérer quant elles existent.
C'est pour cela que Pulsar a choisi depuis 2011 de n'utiliser qu'une architecture minimaliste avec le couple Joomla! + SEBLOD qui exploite à fond les articles natifs de joomla! sans s'encombrer d'extensions supplémentaires. L'architecture unifiée (UCM pour Unified Content Model) timidement intriduite dans les dernières versions de Joomla 3.x n'a pas retenu l'intérêt de la core team du CMS et est de plus en plus délaissée. Ce qui aurait permis une bien plus grande intégration des extensions entre elles semble donc définitivement abandonné. WP au contraire joue la carte de l'interopérabilité entre ses plugins ce qui évite de devoir développer soi-même les fonctions nécessaires aux cahiers des charges les plus exigeants.
Enfin les mises à jour des sites Joomla! peuvent provoquer plus de problèmes qu'avec les sites WordPress.
Joomla! avec le CCK SEBLOD est un outil très puissant mais cette puissance s'accompagne d'une complexité de gestion qui n'est pas justifiée dans de nombreux cas. L'interface en back office reste complexe et souvent trop riche, même si nous savons la transformer totalement. Au delà des interfaces quel client se soucie de plugins, composants, modules ou comprend pourquoi il faut encore se traîner l'héritage des catégories uniques et obligatoires en plus des menus et éléments de menus ?
Joomla! est surpuissant mais complexe dès le départ de la prise en main. Wordpress est plus simple au départ mais s'avère rapidement encore plus complexe ensuite!
Pour autant cette complexité apparente traduit une richesse fonctionnelle qu'on ne retrouve pas dans Wordpress. Pour réaliser l'équivalent de la plupart des réglages que permet le backoffice de Joomla! il faut, avec Wordpress, entrer dans le code PHP très (trop?) rapidement.
L'argument de complexité se retourne alors contre Wordpress car il est quasiment impossible d'arriver au résultat désiré sans maîtriser le code, ce qui est l'antithèse d'un CMS! En réalité tout dépend du type d'utilisateurs du CMS. Avec Joomla! on vous propose une interface sans code mais avec beaucoup de réglages (d'où une complexité de prise en main immédiate) alors qu'avec WP on vous incite à écrire votre code avec une interface simplissime.
Mais le code PHP et l'API de programmation WP est beaucoup plus simple et abordable que l'écriture de composants, plugins ou modules sous Joomla!
Si WP était à l'origine un simple moteur de blogs il s'est considérablement professionnalisé avec un jeu d'extensions de qualité et notamment l'apparition assez récente de CCK (Content Construction Kits) équivalents à ce qu'on trouve sous Joomla! ou même Drupal. C'est notamment le cas avec la suite ToolSet qui s'il n'arrive pas au même niveau de richesse que le couple Joomla/Seblod reste un excellent outil.
Nous aurons l'occasion dans un prochain billet de présenter cette suite d'outils qui permet à WordPress de développer des sites plus riches avec des moteurs de recherche personnalisés, des contenus en relation automatiques ou des formulaires complexes selon des workflows métiers sans pour autant multiplier les extensions à installer.
Dans WordPress on parle de pages et d'articles (posts) alors qu'avec Joomla! il est question d'articles, de catégories et de liens de menus. Outre la complexité des termes pour parler à peu près de la même chose, WordPress s’intègre plus naturellement avec la tendance actuelle des Pages Builders car la notion de page y est native.
De plus la composition des pages se fait au niveau des themes (les templates joomla) et non des widgets (les modules Joomla). Avec Wordpress un même bloc (widget) peut être utilisé dans des positions différentes selon les pages, ce qui n'est pas aussi simple dans Joomla! qui fixe la position d'un module dans le module lui-même.
Cette approche par page est cependant maintenant parfaitement traitée chez Joomla! avec des PageBuilders de très haute qualité comme celui de JoomShaper.
Cependant les dernières versions des outils comme Elementor Pro ou DIVI pour Wordpress ont changé la donne car ils sont passé de page builders à de véritables sites builders. En effet il devient beaucoup plus rapide avec ces outils de définir des modèles de pages dynamiques (footer, header, page liste, page détail) et permettent de gagner des jours sinon des semaines dans l'intégration CSS.
Pour une agence comme Pulsar les temps de production constituent un élément essentiel dans le choix des outils. Dans ce domaine on a développé deux chaines de production autour des 2 CMS qui ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients. Cependant on note de très nettes tendances en faveur de WP:
Pulsar s'est forgé une expertise dans le développement de sites riches avec des moteurs de recherche personnalisés, des contenus en relation dynamique et des formulaires évolués. Le couple Joomla + SEBLOD que nous avons choisi depuis 2010 permet la livraison de ces fonctions très rapidement avec très peu de code et très facilement évolutif. Il n'y a pas d'équivalent dans le mode Wordpress (par contre c'est très similaire à ce qu'on retrouve avec Drupal). Cette architecture permet aussi la mise à disposition de back office personnalisés avec uniquement les éléments utiles au client et selon des masques de saisie 100% personnalisés et dédiés.
C'est peut être, avec la pression des clients, l'argument le plus important pour avoir ajouté Wordpress à notre catalogue. Le choix de l'Open Source répond à un besoin d'indépendance. Nous avons fait ce choix pour ne pas dépendre d'un éditeur et pour ne pas faire porter par le client le poids de licences payantes.
Nous travaillions aussi avec le CMS Drupal il y a quelques années mais que nous délaissons maintenant au profit d'autres solutions car devenu trop lourd et bancal avec son utilisation de plus en plus importante du framework Symfony.
Nous devions aussi garantir l'indépendance de l'agence par rapport à certains éditeurs d'extensions Joomla! qui nous rendent esclaves de leurs développements quand eux mêmes sont des agences concurrentes avec des impératifs et objectifs contradictoires. Multiplier les outils et les CMS nous permet de nous affranchir de cette dépendance.
L'heure était donc venue pour nous de ne plus nous cantonner au seul CMS Joomla! d'autant plus que les autres solutions comme WordPress sont toutes basées sur les mêmes technologies (PHP, SQL, CSS, JS) pour traiter des questions identiques. Avec les années l'équipe de Pulsar s'est professionnalisé d'un point de vue technique mais aussi méthodologique. L'expertise se fait maintenant moins sur la seule maîtrise d'un outil mais plutôt sur l’accompagnement projet du client en lui proposant les meilleurs outils selon son besoin. Nous avons ouvert, dans cette optique, il y a quelques années un pôle Symfony et maintenant Laravel pour les développements plus conséquents et pour de plus gros clients.
Pour le pôle CMS maintenant il ne s'agit pas d'abandonner Joomla! mais de constater que selon les cas un CMS est mieux positionné qu'un autre. Plus simple, plus intégré, plus réclamé aussi, WP ne permet certainement pas toutes les possibilités du couple Joomla/SEBLOD qui reste une solution plus efficace pour des projets ambitieux. Et c'est ce que nos premiers projets WordPress ont confirmé depuis une petite année.
WordPress cependant répond mieux pour une partie de nos projets et nous permet d'attaquer de nouvelles parts de marchés en répondant d'avantage aux demandes de nos clients.